Historique de Global Recordings Network (GRN)
Fondatrice de l'oeuvre
Eté
1937 : Joy Riderhof, missionnaire depuis six ans au Honduras, est
en congé à Los Angeles, et repose sur son lit, car elle est bien malade
(malaria et dysenterie).
Pendant l'automne et l'hiver, elle
garde souvent le lit, malgré les soins médicaux et les prières
ferventes qui l'entourent, il n'y a aucune amélioration dans sa santé.
Ses
pensées vont constamment vers ce pays où elle est restée pendant six
ans, et il y a quelque chose qui l'obsède précisément ; elle avait
(poussée par une inquiétude divine) visité une pauvre veuve chargée
d'enfants. Cette dernière avait avidement accepté le message du salut,
ainsi que sa belle fille lors de la deuxième visite que leur fit Joy
avant son retour.
La femme veuve commençait à subir la
persécution de la part de ses semblables, et une pensée obsédait
Joy : « Si je pouvais seulement lui faire apprendre par cœur
un verset de la Bible , et qu'elle le sache bien, ce serait une arme
pour elle contre le péché et la tentation.
Elle y retourna
donc, et essaya de lui faire mémoriser un verset. Ce fut très
difficile, la femme était affaiblie par les privations, le manque de
nourriture, le souci et l'anxiété, et tout en repartant, Joy
pensait : « Quel dommage de ne pouvoir lui laisser ma
voix qui aurait répété inlassablement les mêmes paroles, et à la fin,
cela se serait resté gravé dans sa mémoire.
Joy retourna à Los Angeles. Malgré des résultats médicaux défavorables, elle pensa : « Je
dois me réjouir, Dieu va accomplir des choses magnifiques. Elle
remercia le Seigneur, jusqu'à ce que, par un acte délibéré de foi, la
joie et l'expectative eurent raison de sa déception »
Elle
brûlait du désir lancinant de faire quelque chose pour tous ces gens
isolés et ignorants, dispersés dans les montagnes du Honduras, puis
soudain, elle revit en pensée les bars de là bas, d'où les sons rauques
et nasillards des disques de phonographes atteignaient les gens et les
captivaient.
L'idée germa alors d'éditer des disques
évangéliques en espagnol ; Ce fut la première étape d'une longue
série, et d'un long processus, pour découvrir la meilleure organisation
pour l'enregistrement, les meilleures méthodes d'empaquetage et
d'expédition, le meilleur phonographe pour enfin arriver au tourne
cassette à manivelle à main, mais j'y reviendrai plus loin.
Après
la publication de disques en espagnol, j'abrège, bien sûr, la petite
équipe (car Joy s'était entourée de collaborateurs bénévoles), voyagea
dans différents lieux pour étendre l'œuvre.
Elle se rendit dans les Philippines, et en Alaska. Les demandes de disques
affluaient de partout, Pérou, Chili, Porto Rico, Colombie etc…
Il y eut des bénédictions incroyables, mais aussi des assauts ; Joy savait qu'elle devait affronter l'inévitable conflit spirituel inséparable de toute pénétration dans le territoire du prince des ténèbres. Cela
allait se présenter sous toutes sortes de formes : lenteurs,
frustrations, perplexités, tromperies de la part des natifs méfiants,
de soudaines et inexplicables maladies et j'en passe, et parfois aussi,
certaines difficultés à discerner clairement la volonté divine.
Pour vous donner une idée de la progression de la tache accomplie : En
Mai 1940, 11 disques à double face étaient prêts à l'expédition.
En 1958, 2 millions de disques édités et expédiés avec 1904 langues
enregistrées, et ceci avec les moyens de l'époque, ne l'oublions pas !!
Toute la vie de Joy était mue par ce mot d'ordre : Se
réjouir, même si on a envie d'abandonner la tâche, se souvenir des
promesses de Dieu, le louer pour les grandes choses qu'Il fera encore à
notre égard en nous accordant la victoire.
Nous continuons le voyage. Les besoins des Indiens Navajos de l'Arizona
furent exposés à Joy, la vision était très vaste. Elle se lança sur
cette nouvelle piste. Dès qu'elle eut la conviction que cet ordre
venait de Dieu, elle n'hésita plus. « Seigneur,
dit-elle, je ferai des enregistrements dans autant de langages que tu
le désires, et je me confie en toi pour tout ce dont j'aurai besoin
dans cette entreprise. Je te suivrai sur ce point aussi loin et pour
autant de peuples que tu le voudras.
L'équipe
continua alors, elle retourna aussi au Honduras. Désormais, il sera
question d'enregistreurs itinérants, chasseurs de langages. Il y eut
aussi l'achat d'un magnétophone pour remplacer l'encombrante
installation d'enregistrement. Et tout ceci par la foi, et grâce aux
dons. Quelqu'un a dit : « Pour recevoir de grandes
choses de la part de Dieu, le secret consiste à être capable d'attendre
et de tenir bon pendant la dernière demi-heure. »
Voici un exemple de la manière dont se déroule un enregistrement, après quelque temps d'expérience, bien sur :
Quatre
personnes côte à côte, Joy prend le microphone et parle. Elle passe
ensuite le micro à la missionnaire qui est à côté d'elle. Celle-ci
répète la même phrase en langue IBANOG au petit homme âgé qui écoute
attentivement et qui prononce les mêmes paroles dans son dialecte à
lui. Puis le jeune Négrito qui comprend ce langage (le Négrito Palanan)
traduit à haute voix dans son idiome la phrase qu'il a entendue.
Vous
imaginez la réaction des deux lorsqu'on leur fit entendre leurs propres
voix : ce furent des rires explosifs, et hilarants ! que rien
ne pouvait arrêter. Il faut des heures pour enregistrer le message en
entier. Tout ce que dit le Négrito est vérifié et traduit en Anglais.
Bien
sur, cela va changer la vie des missionnaires qui se sentaient
impuissants devant ces gens dont ils ne parlaient pas la lange.
La
petite équipe s'attaqua ensuite à une petite tribu de pygmées en voie
d'extinction, qu'on appelait les WAKINDIGA, et à leur procurer des
disques. Vous imaginez leur joie à tous. Ces soirs-là, sous le ciel
d'Afrique, à la clarté des étoiles, les petits habitants de la brousse
écoutèrent, haletants, la voix de leur propre chef, leur annoncer que
le Seigneur Jésus dans le ciel, les aimait et leur promettait la paix
et la joie du cœur s'ils se confiaient en Lui.
Par la
suite, et pour terminer, l'idée vint à l'équipe de publier le contenu
des disques sous forme de livres dans le but d'encourager les indigènes
à apprendre à lire. Chaque disque fut copié mot à mot. Il y a déjà des
livres pour l'enseignement de la lecture, mais certaines personnes sont
trop fières pour les utiliser et se soumettre à cette méthode, alors
elles préfèrent apprendre à lire à partir des disques.
Je voudrais revenir sur la question du phonographe qui fut un sujet très
préoccupant pour Joy. Elle disait autour d'elle : « Priez
pour que Dieu nous vienne en aide et qu'Il nous permette de construire
un phonographe actionné à la main, bon marché, sans moteur, que
n'importe qui puisse mettre en marche, et dont le mécanisme ne se
détraque pas facilement. »
Elle fit donc part de ce besoin pressant à un nouveau collaborateur STUART MILL, qui s'y attaqua
sérieusement ; en même temps, il voyageait pour capter les
langages des îles Salomon.
Enfin, c'est en 1957, en
Australie, qu'il y eut un résultat après de nombreux essais : un
phonographe dans une toute petite boite, au prix de revient
raisonnable, un instrument solide, sans moteur, léger à transporter,
avec un disque faisant 78 révolutions à la minute et pas plus, quelle
que fut l'allure à laquelle on tournait la manivelle.
On
l'utilisait parfois sans discontinuer durant un mois d'affilée. Il
marchait toute la nuit dans les villages et ceux qui l'avaient apporté
se plaignaient de ne pouvoir dormir !!
Pour conclure
cette historique, je voudrais vous dire ce que Joy a répondu lorsqu'on
lui a demandé ce qui était, selon elle, le secret de cette activité
bénie ; que croyez-vous qu'elle ait répondu : (silence de
quelques secondes pour la réflexion personnelle)
Chantez à l'Eternel un cantique nouveau, chantez ses louanges aux extrémités de la terre.
Pour Joy, la louange et la reconnaissance importaient avant tout. C'était le chant de la foi.
Réjouissez-vous, je vous le dis, réjouissez- vous quels que puissent les circonstances et les obstacles.
Pourquoi
se réjouir ? Pas toujours pour ce que l'on est en train de vivre,
mais comme il a déjà été dit au début, pour les choses magnifiques que
Dieu va accomplir. Il faut remercier le Seigneur par un acte délibéré
de la foi jusqu'à ce que la joie et l'expectative l'emportent sur notre
déception du moment présent.